Lors de nos précédents articles, nous avons découvert les objectifs de ce chantier « virtuel » mais aussi le 1er bilan plutôt positif.
Même s’Il est désormais possible de lancer, concevoir, construire, exploiter un projet en BIM de niveau 2, il faut rapidement enrichir les maquettes d’informations utiles et normées.
Comme l’a confirmé l’expérimentation ABV, les acteurs d’un projet constructif mené en BIM ont non seulement besoin d’informations pertinentes associées aux « objets » mais aussi besoin de les échanger facilement et instantanément.
À cet égard les coûts de saisie des informations dans les objets représentent un enjeu capital. Or l’expérience ABV montre que la mutualisation des saisies, réduit les coûts d’un facteur supérieur à 1000 !
Quant à la nécessité de fluidifier les échanges entre catalogues, bibliothèques et logiciels métiers, elle trouve une solution dans la mise en œuvre du dictionnaire PPBIM et du format d’échanges COD (version en test de l’Open dthX de datBIM).
L’ABV donne en exemple les murs maçonnés qui sont mis en œuvre dans la maquette « Structure » extraite du modèle BIM du BET Structure . On constate que ce modèle contient soit des objets issus des e-catalogues des industriels, soit des objets génériques, mais consolidés avec les attributs issus des e-catalogues des industriels (les escaliers PBM par exemple), soit des objets génériques mais renseignés via la base de données des fabricants.
L’expérimentation montre aussi qu’un niveau de détail trop important au niveau du BIM peut bloquer la collaboration entre acteurs d’un projet. Elle confirme que le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) sera de plus en plus souvent dans l’avenir, une maquette renseignée à l’aide d’objets génériques.
ABV confirme aussi que la facilité d’accès à l’information ne remplacera jamais l’expertise des professionnels de la maîtrise d’œuvre. Ce sont eux qui, grâce à leur expérience et leurs connaissances, maîtrisent les propriétés pertinentes et le bon niveau d’exigence à fixer en fonction du type de projet et de ses conditions spécifiques. L’entreprise grâce à son expertise de mise en œuvre est la plus à même de choisir la solution constructive répondant aux exigences définies par la maîtrise d’œuvre et les conditions particulières du chantier.
Enfin le fabricant est celui qui connait le mieux son produit/système constructif et donc le mieux à même de le décrire pour faciliter le travail collaboratif de l’ensemble de la filière.
L’enjeu est donc bien de mettre en place les processus et le langage commun permettant à chacun d’exprimer son savoir-faire au bénéfice de l’amélioration de la qualité de l’ouvrage et de la productivité de la filière.
La stratégie des majors
Les majors qui développent leurs propres objets génériques (dans lesquels ils intègrent leurs propres attributs, règles de montage etc.) sont demandeurs d’informations structurées délivrées par leurs fournisseurs. Ils intègrent ensuite ces données dans leurs maquettes grâce à un processus d’enrichissement de leurs objets génériques plutôt que de substitution d’objets. Leur objectif est de pérenniser leurs propres données utiles à leurs process internes.
Cette approche a été récemment mise en oeuvre par Vinci pour un mur coffrage, afin d’enrichir de données structurées, l’objet générique « mur » dans Revit à partir de la plateforme datBIM.