Le document a été élaboré par un groupe de travail ouvert, représentant les accords des participants. AFNOR a apporté son expertise en ingénierie normative pour coordonner les travaux et éditer le texte. Ainsi, le contenu reflète uniquement les opinions des auteurs et ne constitue pas un droit applicable.
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L’AFNOR SPEC :
— est un document technique développé et approuvé dans le cadre d’un processus transparent et ouvert ;
— représente l’approbation de ce seul groupe de travail sur le texte final et ne doit pas être présentée comme une norme française ou comme équivalente à une norme française.
L’économie régénérative est encore à ses débuts, et le référentiel proposé établit des bases pour aligner les acteurs. Il permet de comprendre le modèle d’activité en relation avec quatre paradigmes économiques actuels. Ce référentiel définit des caractéristiques pour les pratiques régénératives, offrant aux utilisateurs la possibilité de se situer (principes), d’agir (spécifications) et d’identifier des leviers pour progresser vers la régénération (critères).
Le document présente des définitions consensuelles élaborées par un groupe de travail. L’AFNOR SPEC marque le début d’une dynamique visant à promouvoir une nouvelle économie à grande échelle.
Introduction et contexte
Depuis les années 1960-1970, la quête d’une croissance économique incessante, couplée à l’augmentation de la population et aux avancées technologiques, a exercé des pressions insoutenables sur les ressources et les équilibres écologiques de la planète. En 2009, neuf limites planétaires ont été caractérisées 1) pour modéliser le maintien de ces équilibres. Ces limites sont interconnectées, et le dépassement de l’une d’elles entraîne celui des autres, souvent de manière exponentielle. Actuellement, six des neuf limites ont été franchies, indiquant que nous avons atteint un point critique.
Les diverses conséquences des activités humaines sont notamment écologiques 2), sanitaires, sociales, économiques, politiques et géopolitiques. L’enjeu est de basculer vers une économie régénérative, capable de restaurer les équilibres planétaires et de soutenir les écosystèmes, plutôt que de les détruire.
L’avancée de la science et la documentation des pratiques 3) offrent une vision holistique du monde, où les systèmes vivants interagissent et prospèrent. La santé des systèmes humains et écologiques, ainsi que leur coévolution, favorisent des valeurs d’ouverture à l’autre et au changement 4), permettant de relever de nouveaux défis et de développer le potentiel de chaque être, culture et milieu écologique. Ces valeurs innovantes favorisent des pratiques régénératives dans divers domaines. Pour relever le défi général de rester dans un espace juste et sûr 5) et réaliser leur plein potentiel, ces pratiques doivent être combinées, car aucune d’elles n’est suffisante seule. L’économie régénérative émerge comme une alternative complète à l’économie extractive, proposant des solutions concrètes pour atteindre les objectifs climatiques du GIEC et les recommandations de l’IPBES 6). Ce nouveau paradigme intègre l’économie dans le social et reconnaît l’humanité comme partie intégrante du vivant, sans chercher à le dominer.
C’est une autre une vision du progrès où l’humain joue un rôle actif dans la régénération des équilibres planétaires, en utilisant son ingéniosité et ses techniques pour soutenir la vie humaine et non-humaine. Dans ce cadre, l’économie est perçue comme un acteur qui favorise le développement des services écologiques, avec la participation de toutes les organisations, indépendamment de leur activité, taille ou statut, au sein de leurs écosystèmes.
1) En septembre 2023, le Stockholm Resilience Centre a publié une actualisation du cadre conceptuel des neuf limites planétaires proposé en 2009 (Rockström et al.) et révisé en 2015 (Steffen et al.). Pour la première fois, les neuf limites planétaires sont quantifiées (Richardson et al.38, 2023).
2) Le mot écologique est employé au sens scientifique du terme.
3) Un glossaire des pratiques régénératives est disponible sur le site lentreprisesymbiotique.com.
4) Id. modèle de Schwartz (1992) – Dix valeurs de base. Ici, celles relatives à l’Ouverture au changement.
5) Théorie du Doughnut, Kate Raworth (2017).
6) Selon les conclusions du GIEC (AR6, Juillet 2022) et de l’IPBES (2019) croisés avec celles de la théorie de l’économie symbiotique (2017).
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