Grâce à la mobilisation des organisations professionnelles, le projet POBIM visant à développer une bibliothèque d’objets génériques et leurs propriétés associées dépasse ses objectifs.
Caractérisé par un ensemble de propriétés, « l’objet BIM » générique est au cœur du BIM.
C’est lui qui porte les exigences définies par le concepteur. Ces exigences s’imposent ensuite aux entreprises qui choisissent les produits et systèmes constructifs adaptés et aux fabricants qui les leurs fournissent.
Afin de promouvoir les objets génériques, le Plan Transition Numérique du bâtiment a lancé, en 2016, le projet POBIM (Propriétés Objets BIM). Il vise à développer des modèles d’objets génériques et leurs propriétés associées.
Encouragé par les bons résultats obtenus à l’issue de la première phase qui a permis de développer 30 modèles d’objets génériques et 300 propriétés associées, le PTNB a lancé, mi-2017, une seconde phase de travaux visant à développer 150 modèles d’objets génériques et 1500 propriétés.
L’objectif va être dépassé puisque ce sont près de 260 objets et 2200 propriétés associées qui vont être validés d’ici à fin 2018 afin d’alimenter le contenu du futur dictionnaire français de propriétés BIM. Ce succès résulte de la forte implication des différentes organisations professionnelles qui ont fourni à POBIM des experts, référents et animateurs ayant permis de constituer pas moins d’une trentaine de groupes de travail !
Grâce à cette mobilisation, un solide réseau d’environ 200 experts représentatifs des principaux métiers de la construction est désormais en place !
Ces experts « métiers » qui ont une fibre BIM sont répartis au sein d’une trentaine de groupe de travail dont 21 sont dédiés aux aspects techniques des composants et sous-ensembles d’ouvrages. Les autres groupes s’intéressent à des thématiques transverses (comme la réglementation acoustique ou thermique par exemple) où sont chargés d’effectuer la synthèse des travaux effectués par les autres groupes. Ces groupes qui travaillent selon une méthodologie mise en place durant la première phase de POBIM, sont chargés d’identifier des objets génériques pertinents, de les valider puis de « faire vivre » le dictionnaire de propriétés et la bibliothèque d’objets génériques BIM qui seront mis en place.
Chaque groupe de travail « technique » a d’ores et déjà identifié, pour son propre domaine, les « objets » représentatifs le concernant, et cela, pour l’ensemble d’un processus constructif, de la phase esquisse jusqu’au Dossier de Consultation des Entreprises.
Si l’objectif initial a été dépassé, c’est parce que les experts ne se sont pas donnés de limite comme l’explique Jean-Michel Rémy d’AFNOR Normalisation : « à partir du moment où un objet ou une propriété ont été jugés pertinents par des professionnels d’un secteur, ils ont été retenus ».
D’ici à la fin de l’année, les groupes de travail vont donc valider les objets identifiés et chaque propriété sera décrite avec ses attributs conformément à la norme méthodologique expérimentale XP P07 150 « Propriétés des produits et systèmes utilisés en construction – Définition des propriétés, méthodologie de création et de gestion des propriétés dans un référentiel harmonisé.
Menée en parallèle à l’uniformisation des formats et des méthodologies, la création d’une bibliothèque de modèles d’objets génériques et leurs propriétés est stratégique pour l’avenir du BIM.
En effet, les « objets » issus de l’expérimentation POBIM seront prochainement intégrés dans une base de données générique (libre de droits) qui sera mise à la disposition des professionnels. Au fur et à mesure de l’avancement d’un projet, ces objets génériques seront complétés ou remplacés par ceux du fabricant finalement retenu pour la construction. Les professionnels de la construction pourront donc « piocher » des produits BIM en toute fiabilité en vue d’alimenter la maquette numérique.
Grâce au retour d’expérience qu’il va générer, POBIM va fortement contribuer à la création d’un réseau international de dictionnaires harmonisés reposant sur une méthodologie commune, décrivant de la même façon les objets et leurs propriétés. Grâce à ce « « langage commun » les acteurs de la construction pourront travailler en BIM tout en intégrant les spécificités de leurs métiers et en étant assurés de la qualité des données échangées, du respect des standards, de la traçabilité et de la pérennité des solutions dans le temps.
Pour accéder aux modèles d’objets génériques et aux propriétés déjà en ligne.