L’objectif du projet ABV + qui prolonge ABV est de préciser et détailler ce que peut vraiment apporter concrètement la mise en œuvre du BIM dans cinq domaines essentiels de la démarche constructive.
Le BIM Niveau 2
Chaque acteur du projet (architecte, ingénieurs, entreprises, etc) produit un modèle de maquette numérique et l’échange avec les autres afin de progresser de concert. Cet échange open BIM (via un format IFC) va permettre de superposer et fédérer tous les modèles dans une vue unique qui permettra de fiabiliser le projet (détecter les conflits par exemple).
Le BIM niveau 2 contient :
– des modèles graphiques 3D créés avec des logiciels BIM,
– des données non-graphiques (incluant par exemple les données techniques des produits utilisés mais aussi des informations pour l’utilisation et la maintenance de l’ouvrage)
– de la documentation comme des rapports ou des dessins 2D en PDF…
La pratique montrant que les maîtres d’ouvrage définissent insuffisamment et différemment leur programme en BIM, le premier atelier étudiera les moyens de les aider dans ce domaine à définir un socle commun :
– comment définir avec précision la nature et le niveau de détail des livrables BIM attendus en fonction des exigences des différents acteurs de la Maîtrise d’ouvrage du programme (membres du groupement liés au maître d’ouvrage, bureau de contrôle, CSPS, assureur, organisme de certification)?
– comment le faire pour chacune des phases tout au long du cycle de vie d’un projet ?
– que faire pour que les acteurs d’un projet connaissent avec précision tout ce qui doit être modélisé et à quel moment ?
À terme le cahier des charges doit permettre de faciliter, et si possible, d’automatiser les vérifications par la MOA des livrables de la MOE.
Trop peu d’études traitant de la façon dont le BIM pourrait permettre d’optimiser le coût global d’une construction, le deuxième atelier va réfléchir à la façon d’exploiter dans ce but, les nombreuses données techniques, économiques, réglementaires, etc. contenues dans la base de données associée au modèle numérique de bâtiment. Dans un premier temps l’atelier va s’intéresser à la phase Avant-projet (AVP) sur la base de l’immeuble « rétro-conçu », des travaux de l’UNTEC et de la certification CERQUAL NF environnement. Dans un second temps, il élargira le champ de l’étude à l’ensemble du processus de construction.
Le troisième atelier étudiera les possibilités et l’intérêt d’intégrer dans la maquette virtuelle les données environnementales des produits pour faciliter les calculs d’analyse de cycle de vie (ACV). Il s’agit de mettre en évidence les freins, et de définir les exigences et conditions préalables d’une telle démarche, de comparer cette approche avec les pratiques actuelles, et d’évaluer son coût. Il s’agit aussi de positionner le projet de référence par rapport au Label E+C- (Bâtiments à énergie positive & réduction carbone).
L’atelier 4, s’intéressera aux possibilités pour les PME/TPE, d’intégrer et d’exploiter le BIM et la 4D en phase réalisation. Il étudiera la manière d’intégrer dans la maquette des éléments de planification (BIM4D) afin d’optimiser l’organisation, la productivité et la sécurité des chantiers.
Quant à l’atelier 5, il s’attachera à recueillir tout au long du projet, les retours d’expériences et de proposer un mode efficace de diffusion des enseignements au plus près des acteurs du terrain.
Tous ces ateliers utiliseront la plateforme collaborative du PTNB et les solutions développées par Archicad, Attic+, Revit, Allplan, Tekla, Plancal Nova, Alpi, datBIM…
En mars 2018, à l’issue de cette seconde phase, il sera possible de comparer l’approche BIM et l’approche traditionnelle dans les 4 domaines étudiés et cela « toutes choses égales » puisque les données d’entrée sont les mêmes et d’en diffuser les enseignements.
Il sera possible de
– mieux évaluer l’apport du BIM, les performances des outils, des processus,
– mettre en évidence le rôle respectif des acteurs,
– d’identifier les freins, de mesurer les bénéfices,
– de proposer des actions de progrès et des contributions aux acteurs de la filière.
Les enseignements et retours d’expériences seront consignés dans des supports de communication pratiques et concrets destinés aux acteurs de terrain.
Pour faire progresser toutes ces problématiques, datBIM va travailler en étroite relation avec les professionnels. En effet, en phase conception il conviendra de définir les produits génériques appropriés. Grâce à leur expérience et leurs connaissances produit/système constructif les fabricants ont un rôle décisif à jouer. En phase réalisation les e-catalogues des industriels – décrivant les propriétés utiles et pertinentes – serviront à répondre aux exigences fixées par la maîtrise d’œuvre en fonction des spécificités d’un projet et des conditions particulières d’un chantier.
ABV + va contribuer à mettre en place les processus et le langage commun permettant à chacun d’exprimer son savoir-faire au bénéfice de l’amélioration de la qualité de l’ouvrage et de la productivité de la filière.