Encouragés par les bons résultats obtenus à l’issue de la première phase de l’expérimentation ABV, le PTNB et l’USH l’étendent, à travers ABV+, à d’autres aspects essentiels de la démarche constructive BIM.
Qu’est-ce qu’ABV ? Il s’agit de simuler rétroactivement en mode collaboratif, un projet courant de construction déjà réalisé afin d’évaluer la capacité des TPE/PME à le retraiter en BIM dès aujourd’hui.
Tel est le principe du projet expérimental « Atelier BIM Virtuel » lancé mi 2016 par le PTNB et porté par l’Union Sociale pour l’Habitat (USH).
Basé sur une construction réalisée classiquement mais « rétro conçue numériquement », la démarche ABV permet de retracer, étape par étape, comment on l’aurait réalisée en utilisant un modèle de bâtiment numérisé (BIM).
Elle permet d’avoir une vision globale d’une opération traitée en lots séparés, de la conception à la déconstruction. Même si l’ouvrage est déjà conçu et réalisé, on comprend facilement comment on aurait pu optimiser et simplifier le travail de conception, gagner du temps dans la réalisation et utiliser au mieux la maquette en exploitation et déconstruction.
Les acteurs peuvent évaluer efficacement l’approche BIM afin de la comparer à une démarche traditionnelle, car ils bénéficient d’un cadre de travail collaboratif permettant de simuler les processus BIM, les processus métiers, des scénarios, des livrables sous forme de maquettes numériques.
La première phase (9 mois) centrée sur un immeuble de 30 logements sociaux situé à La Rochelle et « rétro conçu en BIM » a mobilisé 130 acteurs dont 22 entreprises, 17 industriels et 30 organisations professionnelles.
Elle a démontré que le BIM n’est plus une notion théorique et qu’il a passé un cap décisif.
Même s’il reste des progrès à faire en terme d‘interopérabilité et de formation, on peut désormais affirmer, que l’ensemble des acteurs de la filière, y compris les TPE/PME, sont aujourd’hui en mesure, en suivant les jalons de la loi MOP, de lancer, concevoir, construire, exploiter un projet « en open BIM de niveau 2 » pour des opérations courantes traitées en lots séparés.
Les compétences et les outils existent. L’état de l’art est satisfaisant. La démarche numérique est désormais à la portée de toutes les entreprises y compris les petites qui peuvent, elles aussi, bénéficier des avantages du BIM : gain de temps, réduction des risques de ressaisie, résolution des conflits de conception en amont du projet….
Encouragés par les résultats de la première phase, les initiateurs du projet ont décidé de le prolonger et de l’élargir à d’autres aspects du BIM.
En septembre dernier le projet AVB+ a démarré.
Un projet qui réunit dès le départ 21 organisations professionnelles, 55 entreprises et 132 acteurs durant près de 6 mois.
L’objectif est de préciser et détailler ce que peut vraiment apporter concrètement la mise en œuvre du BIM dans cinq domaines essentiels de la démarche constructive :
– l’élaboration du cahier des charges par le maitre d’ouvrage,
– l’approche en coût global d’un projet,
– l’Analyse du Cycle de vie (ACV) d’une construction,
– l’organisation des chantiers avec l’utilisation de la 4D
– la diffusion des enseignements.
Dans le prolongement de la première phase, ABV + sera expérimentée sur l’immeuble de 30 logements sociaux « rétro conçus en BIM » à La Rochelle.
datBIM est un acteur fortement concerné par le projet ABV+ car la problématique « données » y tient une place importante. Pour bien concevoir, construire, exploiter un projet en BIM de niveau 2, il faut impérativement définir, dès le départ, comment on enrichira les maquettes en données standardisées pertinentes, et cela, en fonction des différentes étapes du projet de construction. Il faut définir avec précision quelles données utiles (techniques, économiques, réglementaires, etc.) seront associées aux objets tout au long du projet et quel type d’objets génériques permettront de renseigner la maquette.
Il faut aussi définir quelles solutions logicielles permettront de fluidifier les échanges de données entre catalogues, bibliothèques et logiciels métiers tout en réduisant les coûts de saisie des données objets. L’enjeu est capital puisque la première phase de l’expérience ABV a montré que la mutualisation des données réduit les coûts d’un facteur supérieur à 1000 !
Pour faire progresser toutes ces problématiques, datBIM va travailler en étroite relation avec les professionnels.
En effet, en phase conception, il conviendra de définir les produits génériques appropriés. Grâce à leur expérience et leurs connaissances produit/système constructif les fabricants ont un rôle décisif à jouer.
En phase réalisation les e-catalogues des industriels – décrivant les propriétés utiles et pertinentes – serviront à répondre aux exigences fixées par la maîtrise d’œuvre en fonction des spécificités d’un projet et des conditions particulières d’un chantier.
ABV + va contribuer à mettre en place les processus et le langage commun permettant à chacun d’exprimer son savoir-faire au bénéfice de l’amélioration de la qualité de l’ouvrage et de la productivité de la filière.