Plusieurs grands acteurs des travaux publics et du génie civil expérimentent actuellement l’approche MINnD à travers des cas concrets d’infrastructures autoroutières.
Depuis près de 3 ans le groupe d’ingénierie Egis et Bouygues expérimentent ensemble l’approche MINnD à travers un cas concret : la réalisation de la rocade L2 à Marseille qui vise à relier l’A7 à l’A50, au nord-est de la ville. Un chantier situé en environnement complexe avec une moitié de travaux neufs, des zones très urbanisées et des tunnels.
Le projet qui a obtenu un « BIM d’Argent » dans la catégorie « Infrastructure » illustre bien les avantages de l’approche numérique.
Le processus BIM se décompose en trois étapes :
- la revue de modèles par chaque bureau d’études,
- la revue de coordination 3D qui analyse les interfaces entre les différents métiers
- la revue technique de projet qui aboutit à la validation définitive de la donnée.
Contrairement à l’approche traditionnelle où le travail de conception se fait étape par étape, lot par lot le BIM permet une conception collaborative en évolution permanente.
Les deux partenaires travaillent en continu : Egis enregistre dans le modèle numérisé les informations relatives à l’ingénierie, Bouygues les interprète, les retourne, les commente puis les exploite pour réaliser le chantier. A noter que le BIM s’étend progressivement à toutes les phases du chantier et qu’il est régulièrement enrichi grâce à l’intégration de données relatives à l’assainissement, l’hydraulique, la sécurité, l’acoustique…
A Nantes, c’est dans le cadre du projet de liaison autoroutière de la Porte des Gesvres – lui aussi primé aux BIM d’Or – que Vinci Autoroutes, Cofiroute et Arcadis expérimentent le BIM.
Dans un premier temps, grâce à son interface visuelle, l’outil a permis de rendre le projet plus intelligible vis-à-vis des différents publics : élus, riverains, associations… Après avoir modélisé la Porte des Gesvres dans son état initial (3,3 kilomètres d’autoroute, voiries, réseaux, ponts, bâtiments, cours d’eau, végétation…) les concepteurs enrichissent régulièrement le modèle numérisé avec les données issues des études de conception et relatifs à tous les corps de métier.
Grâce au BIM, aucun élément n’a été modélisé deux fois. A noter que les intervenants utilisent ce projet pour tester la mise en œuvre du format d’échange de données IFC au niveau des routes, ponts et réseaux.
De premiers logiciels BIM « Infrastructures »
Contrairement à ceux du bâtiment les professionnels spécialisés dans la réalisation d’infrastructures n’ont pas bénéficié, jusqu’à une époque récente, de logiciels capables de concevoir des modèles paramétriques.
Mais depuis peu certains éditeurs offrent des suites de logiciels permettant de concevoir des maquettes numériques BIM utilisables tout au long de la durée de vie d’un ouvrage, que ce soit des routes, réseaux d’assainissement, ponts, réseaux.
Ces suites contiennent également des logiciels capables de créer un modèle 3D des conditions existantes d’un projet à partir de nuages de points ou de photos.
Il existe également des logiciels capables de tester différents scénarios durant la phase conceptuelle du projet.
Ces logiciels permettent de créer des maquettes numériques 3D à partir de plusieurs sortes de formats, de visualiser les projets, d’exploiter des informations en provenance de système d’information géographique (SIG) publics ou privés.
En attendant la mise en œuvre d’un format d’échange de données IFC les professionnels du secteur utilisent les formats propriétaires des éditeurs de logiciels.