SYNTESIA est une société spécialisée dans l’accompagnement des Maîtres d’Ouvrage, Entreprises de Construction, Maîtres d’œuvre dans le BIM.
La démocratisation des outils de modélisation numérique permet d’optimiser des aspects très divers dans la construction d’un bâtiment. Dans ce cadre, SYNTESIA guide dans l’utilisation de ces nouvelles technologies. La parfaite connaissance des outils utilisés alliée à l’expérience en conduite de projets de construction permet aux managers de SYNTESIA d’appréhender ces besoins pour adapter les moyens mis-en-oeuvre dans la réalisation des projets.
Frédéric GUYON, Directeur général de SYNTESIA témoigne.
Votre vision de la maquette numérique ?
-
De quelle manière, l’accès à une maquette numérique 3D a changé votre approche « métier » ?
Après une vingtaine d’années passées au sein de Maîtrises d’ouvrages très opérationnelles (utilisateur en retail & logistique, puis promoteur, gestionnaire d’actifs, avant de rejoindre une structure de conseil en AMO et valorisation immobilière), la maquette m’a paru très tôt répondre au besoin impérieux de modernisation de notre industrie immobilière. Son caractère prototypal, autour duquel gravitent des acteurs aux cultures particulièrement diversifiées, en est tout à la fois le charme… mais aussi une limite à la performance et à la transparence.
-
Qu’est-ce qui vous a amené à déployer le BIM dans vos missions ?
Fort de la conviction que le BIM était une réponse à un rêve de 20 ans, datant de mon expérience aux débuts de l’E-commerce, de concilier le monde de la construction à un monde plus « processé » tel que celui de l’industrie et de l’informatique, j’ai rejoint SYNTESIA début 2016 pour être un acteur au cœur de cette révolution. SYNTESIA est une filiale du Groupe BUILDERS & PARTNERS, créée fin 2013 pour porter le BIM au sein d’un groupe dont l’ADN est le Project Management couplé à cette volonté essentielle de faire travailler ensemble, de manière la plus empathique et efficace, toutes les composantes d’un projet immobilier ; le BIM ne pouvait être absent de cette philosophie d’action !
-
Quels objectifs sont donnés par les Maîtres d’Ouvrages pour la réalisation d’une opération « BIM » ? DOE Numérique, exploitation, autres ?
Nous travaillons principalement pour des Maîtrises d’Ouvrages privées. Elles sont en train de systématiser une réflexion d’adaptation au BIM, et la mise en production de nouveaux modes d’organisations associés. Mais nous sommes encore au début de la mutation, et notre premier enjeu est de les accompagner dans une véritable démarche de conduite du changement, pour mettre en oeuvre ce qui est une révolution assez profonde des outils de production, des process de management et des pratiques contractuelles. Si les acteurs de la construction dans leur ensemble sont séduits par les enjeux d’efficacité opérationnelle du BIM (fiabilisation des études, synthèse d’une autre dimension, pilotage et contrôle de paramètres clés, conception paramétrique et optimisation à terme des coûts et délais), les enjeux de communication immersive, d’optimisation de la performance en phase d’exploitation et de développement de services au bénéfice des occupants, sont également des enjeux primordiaux pour les Maîtres d’Ouvrages promoteurs, foncières, gestionnaires d’actifs et investisseurs. Nous avons la chance d’accompagner ces acteurs dans des missions de conseil stratégique au déploiement du BIM dans leurs différents métiers.
-
Comment faites-vous pour alimenter la maquette avec les données indispensables au DOE numérique et à l’exploitation ?
En tant que BIM manager, nous organisions et pilotons le management de projets en BIM, à différentes phases, au travers de protocoles, chartes et tableaux de LOD (niveaux de modélisation et d’information par phase, définis sur mesure pour chaque opération), qui structurent le management de la data. Lorsque nous modélisons pour le compte de tiers, nous utilisons et développons notre propre bibliothèque générique pour la phase de conception, les objets étant ensuite enrichis tout au long de la conception, puis de l’exécution, par les informations des produits finalement sélectionnés par les entreprises sous contrôle de la MOE. Ces informations sont soient saisies à la main soit rattachées à la maquette numérique par liens vers des fiches techniques. Nous accompagnons ensuite les Maîtres d’ouvrages dans la définition des besoins en phase d’exploitation / gestion, et la mise en œuvre de l’enrichissement de la data associée (data management de contenu, de passerelles métiers et de formats). La mise au point d’un format d’échange ouvert avec des bibliothèques collaboratives et ouvertes telles que datBIM est un véritable enjeu, pour enrichir de manière plus efficiente les data d’objets déjà existants dans la maquette.
Projets BIM ?
-
Quels retours d’expériences pouvez-vous partager sur les premiers projets BIM ?
Le BIM, qui désigne à la fois le modèle numérique (base de données data + graphique) et le process de management du projet associé, en est encore à ses débuts en France, et même en Europe. Des freins importants existent encore, dont la maturité des différents acteurs est certainement le premier. Bien sûr en terme d’adoption et maîtrise des nouveaux logiciels de production, mais bien plus encore en ce qui concerne l’appropriation des nouveaux modes de collaboration nécessaires. L’enjeu est de passer d’une culture de production « en silos », avec des livrables concentrés en fins de phases, à un principe de work in progress, avec partage en temps réel (en général à la semaine) du travail de chacun avec tous les autres acteurs. La vraie révolution est là, dans ce workflow continu et cette transparence de l’information.
L’enjeu de ces premières années de basculement en BIM constitue de fait en un véritable accompagnement de la conduite du changement dans toutes ses dimensions.
-
datBIM vous a-t-il permis d’être plus efficace sur ces derniers ?
datBIM, en se focalisant sur la data et pas seulement sur des objets 3D graphiques, présente selon nous deux caractéristiques très importantes. Tout d’abord, le principe de pouvoir venir enrichir, de façon paramétrée selon les besoins de chacun, les datas présentes dans les objets d’un modèle numérique donné. Deuxièmement, la démarche, menée avec Mediaconstruct et l’AFNOR, que ces échanges puissent se faire de manière normalisée, selon la norme PPBIM de format d’échanges « open » ; cela est le sens de l’histoire…
-
Comment voyez-vous le développement du BIM en France ?
Inéluctable (et je le dis en tant que conviction profonde !), nécessitant encore un accompagnement important pour vaincre les freins décrits précédemment. Le rôle du BIM manager est essentiel pour cela, depuis l’organisation du projet et la phase de programmation BIM à un management très « présent », qui nécessite à la fois expertise technique de construction, expertise IT, mais également anticipation, formation, et accompagnement empathique du changement.
-
Auriez-vous des exemples de projets sur lesquels vous avez travaillé en BIM ?
Nous avons la chance de pouvoir travailler aujourd’hui sur une cinquantaine de projets en BIM management, Synthèse (vue comme une vraie compétence de mise au point proactive, technico-architecturale, des projets), AMO BIM en exploitation et conseil en stratégie / déploiement BIM. Les clients qui nous font confiance sont majoritairement privés, promoteurs, foncières, gestionnaires d’actifs, investisseurs, mais aussi Entreprises (BIM management et synthèse d’exécution) ou parfois groupements de MOE sur des opérations publiques de type CREM. Notre proximité avec notre filiale sœur BUILDERS & PARTNERS donne à notre action une forte expertise en management de projets, aussi bien en phase conception qu’exécution et exploitation.
-
Votre avis sur datBIM ?
Nous saisissons en ce moment l’opportunité de développer un projet pilote avec datBIM pour le compte d’un client commun prestigieux. Nous croyons à la pertinence de principes fondateurs retenus par datBIM. Le développement d’un format ouvert et normalisé d’échanges avec les industriels, un modèle viral de développement du référencement, gage de croissance rapide et de mise à jour par tous et pour tous, et enfin la priorité mise sur les échanges de data enrichissant des objets préexistants et amenés à « vivre » tout au long de la vie de l’immeuble. Nous sommes heureux de pouvoir tester et développer une mise en œuvre concrète avec un process BIM opérationnel.